Musique et guerre
Comment l'art peut-il témoigner d'un contexte historique ?
Exercice 1
" Thrène à la mémoire des victimes d'Hioshima" Krzystof PENDERECKI
Quelle est la formation musicale de cette oeuvre ?
Dans cette oeuvre, je peux entendre la famille des cordes. Il y a 24 violons, 10 altos, 10 violoncelles et 8 contrebasses.
Quels modes de jeux sont employés dans cette oeuvre ?
Je peux entendre des cordes frottées, pincées et frappées.
Quel est le caractère de l'oeuvre ?
L caractère est austère, agressif et violent car les instruments sont utilisés dans le suraigu, le tempo est irrégulier et la nuance varie de manière brutale. Les sons sont très dissonants.
D'après toi, qu'est ce que la musique essaye-t-elle de décrire ?
La musique décrit l'attaque à la bombe atomique sur la ville Hiroshima. On peut entendre l'explosif chuter, ressentir l’effroi de la population et entendre l'alarme d'alerte.
Qu'as tu ressentis en écoutant cette œuvre ?
En écoutant cette œuvre, j'ai d'abord été surprise. Ensuite je n'étais pas à l'aise. Je me suis sentie oppressée et agressée par la musique.
D'après toi, pour quelle raison K.PENDERECKI a choisi de composer une œuvre aussi stressante ?
K.PENDERECKI a certainement voulu que l'auditeur ressente ce que la population d'Hiroshima a subit lors de l'attaque. C'est pourquoi sa composition est si brutale.
Point de culture :
"Hiroshima est une ville japonaise se situant sur la côte nord. Dans cette ville, est installé le siège du commandement du Japon impérial. Thrène à la mémoire des victimes d'Hiroshima" est une œuvre de 8 minutes et 37 secondes. Son temps, choisi par le compositeur représente la durée de l'attaque à la bombe du 6 aout 1945, par les américains lors de la seconde guerre mondiale. Suite à cette attaque, il ne restera plus aucune trace des habitants de cette ville à plus de 500 mètres de l'impact. 62 000 bâtiments ont été détruits, plus de 125 000 personnes ont été touchées par cette attaque, 75 000 n'ont pas survécus.
A l'époque de la Grèce antique, un thrène est une lamentation funèbre chantée lors d'un enterrement. Le titre de l'œuvre de PENDERECKI fait donc référence à de traditionaux chants de douleurs pratiqués lors de funérailles.
J'utilise le bon vocabulaire
Lorsque plusieurs sons joués en même temps ne sont pas du tout agréables à entendre, on appelle cela une dissonance.
Lorsque l'union de plusieurs sons est agréable et harmonieuse à entendre, on appelle cela une consonance.
J'applique mes connaissances
"Different trains" de Steve REICH 1988
Quelle est la formation musicale de cette oeuvre ?
Dans cette œuvre, je peux entendre un quatuor à cordes ainsi qu'une bande magnétique contenant des enregistrements de survivants de la déportation.
Quel est le caractère de l’œuvre ?
Le caractère est répétitif, stressant, et peu rassurant car les sons sont parfois dissonants. Les ostinatos installent et le tempo qui varie installent une atmosphère lourde. L'alarme évoque quelque chose d'inquiétant.
D'après toi, qu'est ce que la musique essaye-t-elle de décrire ?
La musique imite le déplacement de trains. La voix prononce plusieurs fois la date de 1940, "court vite, ne respire plus". Le caractère angoissant évoque la déportation en train de la population juive vers les camps.
Qu'as tu ressentis en écoutant cette œuvre ?
En écoutant cette œuvre, je n'étais pas à l'aise. Elle est oppressante, moins agressive que celle de PENDERECKI mais tout aussi gênante à entendre.
D'après toi, pour quelle raison S.REICH a choisi de composer cette œuvre ?
Steve REICH a souvent pris le train. Lors de ces trajet, il se demandais ce que devais ressentir les déportés. Il a donc composé une œuvre s'inspirant des bruits des trains, en y incorporant des morceaux de récits de déporté. Ainsi, l'auditeur aura une petite idée de l'inquiétude que ces trajets ont suscité.
Bilan : A travers les œuvres de S. REICH et de K. PENDERECKI nous avons observé plusieurs points communs. Tout d’abord, ces deux compositeurs ont fait le choix d’employer des instruments de la famille des cordes. Le caractère de ces pièces musicales est également hostile à l’écoute. A travers le malaise crée par ces oeuvres, les compositeurs souhaitent déstabiliser l’auditeur et toucher sa sensibilité. Ces compositions témoignent donc de deux massacres de la seconde guerre mondiale, la déportation et la bombe atomique d’Hiroshima à travers un caractère sombre et austère.
Exercice 2
"La guerre" Clément JANNEQUIN 1515
Quelle est la formation musicale de cette oeuvre ?
La formation musicale est composé d'un choeur d'hommes.
Quel est le caractère de l’œuvre ?
Le caractère est énergique, sautillant et amusant car j'entends des onomatopées, le tempo est allegro et la nuance forte. Le registre varie beaucoup.
D'après toi, qu'est ce que la musique essaye-t-elle de décrire ?
La musique essaye de décrire une scène de bataille. Les chanteurs imitent les armes (épée, flèches, canon) des soldats lors de la bataille de Marignan.
Que chantent les interprètent ?
Les interprètent chantent des onomatopées. Ils imitent le bruit des armes. C'est du figuralisme.
J'utilise le bon vocabulaire
Lorsque la musique retranscrit une action, ou un sentiment, on appelle cela un
figuralisme.
J'applique mes connaissances
Gustav HOLST The planets - MARS - 1914
Quelle est la formation musicale de cette œuvre ?
La formation musicale est composé d'un orchestre symphonique.
Quel est le caractère de l’œuvre ?
Le caractère est stressant, angoissant et froid car le tempo est allegro et la nuance réalise un crescendo. Le registre est grave. Les cordes frappées par le bois des archets renforcent l'aspect terrifiant de l'extrait.
D'après toi, qu'est ce que la musique essaye-t-elle de décrire ?
La musique illustre la guerre. Mars est le dieu de la guerre et de la violence. La musique mets en avant l'idée du combat et de la guerre à travers son caractère épique et ses modes de jeux. C'est un figuralisme
Bilan : A travers les œuvres de C.JANNEQUIN et G.HOLST, nous avons observé un point commun. En effet, ces deux compositeurs ont fait le choix d’employer des figuralismes dans leur composition. Contrairement aux œuvres précédentes, l'objectif n'est plus de témoigner d'un contexte en choquant les auditeurs, mais plutôt de le décrire grâce aux figuralismes (par imitations, modes de jeux ou caractère).
Mickael JOHNS
Jean Jacques GOLDMAN
Carole FREDERICKS
Combien de voix entends-tu?
J'entends trois voix. IL y a Jean Jacques Goldman, Michael Johns et Carole Fredericks.
Quelle question se pose Jean Jacques Goldman ?
Jean Jacques Goldman, juif d'origine allemande et polonaise, se demande ce qu'il aurai fait s'il avait été à la place des allemands pendant la montée du nazisme, en ayant connu la défaite de la 1 guerre mondiale.
Quelle question se pose Michael Johns ?
Michael Johns, gallois, se demande ce qu'il aurait fait s'il avait vécu le conflit Nord-Irlandais.
Quelle question se pose Carole Fredericks ?
Carole Fredericks se demande ce qu'elle aurait fait si elle avait été blanche et riche lors de l'apartheid en Afrique du Sud.
Quel est le point commun entre ces questionnements ?
Tous les chanteurs, les uns après les autres réfléchissent à la vie et aux choix qu'ils auraient probablement dû faire, s'ils étaient nés dans un autre contexte.
Qu'est ce que signifie le texte du "pont" de la chanson ?
Le texte du "pont" invite l'auditeur à se demander quels choix de vie celui-ci aurait fait s'il avait vécu dans le camp "opposé" au contexte actuel.
Bilan : Contrairement aux autres œuvres qui témoignent d'un contexte par la violence ou par la description (figurisme), celle-ci, au contraire, rappel trois faits historiques que nos chanteurs auraient pu vivre et invite l'auditeur à se questionner sur la manière dont il aurait vécu un conflit avec la même problématique.
Conclusion
A travers la séquence, nous avons découvert que l'art pouvait avoir plusieurs manières de témoigner d'un contexte historique.
Tout d'abord, l'art peut user de la violence afin de retranscrire le choque et la douleur des événements à l'auditeur. Ainsi, Penderecki et Reich évoquent la bombe Hiroshima et la déportation des juifs.
Certains compositeurs ont en revanche choisi de décrire ces faits historiques dans leur musique avec de nombreux figuralismes. Jannequin rappelle Marignan et Holst illustre la violence de la guerre.
Enfin, des créateurs choisissent d'évoquer des conflits qu'ils auraient pu vivre, en invitant ensuite l'auditeur à se questionner lui- même sur la vie qu'il aurait pu mener s'il était né dans un contexte violent.
Projet musical "Le déserteur"
Couplet 1
Monsieur le Président
Je vous fais une lettre
Que vous lirez peut-être
Si vous avez le temps
Je viens de recevoir
Mes papiers militaires
Pour partir à la guerre
Avant mercredi soir
Monsieur le Président
Je ne veux pas la faire
Je ne suis pas sur terre
Pour tuer des pauvres gens
C'est pas pour vous fâcher
Il faut que je vous dise
Ma décision est prise
Je m'en vais déserter
Couplet 2
Couplet 3
Depuis que je suis né
J'ai vu mourir mon père
J'ai vu partir mes frères
Et pleurer mes enfants
Ma mère a tant souffert
Qu'elle est dedans sa tombe
Et se moque des bombes
Et se moque des vers
Quand j'étais prisonnier
On m'a volé ma femme
On m'a volé mon âme
Et tout mon cher passé
Demain de bon matin
Je fermerai ma porte
Au nez des années mortes
J'irai sur les chemins
Je mendierai ma vie
Sur les routes de France
De Bretagne en Provence
Et je dirai aux gens
Refusez d'obéir
Refusez de la faire
N'allez pas à la guerre
Refusez de partir
S'il faut donner son sang
Allez donner le vôtre
Vous êtes bon apôtre
Monsieur le Président
Si vous me poursuivez
Prévenez vos gendarmes
Que je n'aurai pas d'armes
Et qu'ils pourront tirer
Projet musical "Leidenstadt"
Et si j'étais né en 17 à Leidenstadt
Sur les ruines d'un champ de bataille
Aurais-je été meilleur ou pire que ces gens
Si j'avais été allemand ?
Bercé d'humiliation, de haine et d'ignorance
Nourri de rêves, de revanche
Aurais-je été de ces improbables consciences ?
Larmes au milieu d'un torrent